Me Jean-Yves Balestas et Me Sylvia Rizzi ont été élus bâtonnier et vice-bâtonnière de l’Ordre des avocats du Barreau de Grenoble. © Compra

Un bâtonnier et une vice-bâtonnière pour l’Ordre des avocats du Barreau de Grenoble

Avec un joli taux de participation, soulignant une vraie attente des avocats, les élections pour désigner le prochain bâtonnier du Barreau de Grenoble se sont déroulées à Grenoble, les 21 et 22 juin derniers. C’est un binôme, composé de Me Jean-Yves Balestas et de Me Sylvia Rizzi, qui succédera donc à Me Évelyne Tauleigne, le 1er janvier 2022.

Me Jean-Yves Balestas, vous avez déjà occupé la fonction de bâtonnier entre 2012 et 2013. Dix ans plus tard, qu’est-ce qui vous a motivé à solliciter à nouveau les suffrages de vos consœurs et confrères ?

Me Jean-Yves Balestas : Nous avions envie d’apporter quelque chose de nouveau, en étant candidats en binôme et ainsi apporter une nouvelle forme de gouvernance pour notre Ordre. Expérience et complémentarité ont été au cœur de notre motivation. Durant les deux années écoulées, nous avons constaté que notre Barreau stagnait et il est important de le redynamiser. De plus, même si nous sommes tous les deux en fin de carrière professionnelle, nous souhaitons justement mettre cette disponibilité au service de nos confrères.

Et vous Me Sylvia Rizzi, comment s’est déjà traduit votre engagement au service de votre profession ?

Me Sylvia Rizzi : Sous le bâtonnat de Me Michel Bénichou, j’ai participé à la création de L’Enfant Droit, une permanence spécifique en direction des mineurs. J’ai aussi été élue au conseil de l’Ordre, sous le bâtonnat de Jean-Yves et je me suis très investie dans la commission Famille : nous avons notamment travaillé sur la relation avec les magistrats, sur la place des confrères lors des procédures, sur le droit collaboratif. Nous avons aussi élaboré une charte des usages en matière familiale, qui a été signée par le bâtonnier Me David Roguet et par le Premier président de la cour d’appel M. Beynel, qui est désormais appliquée dans tous les tribunaux du ressort.

Vous vous êtes présentés à l’élection en binôme : pour quelles raisons ?

Me S. R. : Depuis 2011, la loi de modernisation des professions judiciaires ou juridiques offre cette possibilité d’être en binôme bâtonnier et vice-bâtonnière pour diriger un Ordre. Tous les deux, nous avons trouvé que dans un Barreau comme celui de Grenoble et au sortir d’une crise comme nous venons de vivre, il était important d’avoir cette synergie et ce nouveau dynamisme. C’était déjà le cas dans de nombreux Barreaux, pas seulement des Barreaux importants en nombre d’avocats, car les problématiques ne dépendent pas seulement du nombre d’avocats : les difficultés dans la vie quotidienne des avocats, comme leur place dans la cité ou dans les institutions, sont les mêmes dans chaque Barreau.

Me J.-Y. B. : J’ajouterai aussi deux autres raisons : quand on veut se présenter au conseil de l’Ordre, la loi impose le binôme homme-femme pour la parité, depuis déjà quatre ans. C’était donc assez logique de faire un syllogisme entre les élections au conseil de l’Ordre et les élections au bâtonnat. La deuxième raison : avoir une sorte de miroir de gouvernance entre l’Ordre des avocats et les binômes femme-homme qui sont à la tête de la cour d’appel de Grenoble et du tribunal judiciaire, me semble aussi intéressant

Comment allez-vous répartir les rôles entre bâtonnier et vice-bâtonnière ?

Me S. R. : Le bâtonnier sera Jean-Yves, qui est plus à l’aise au sein des institutions locales et des institutions professionnelles : ce sont des milieux qu’il connaît bien de par son expérience. Pour ma part, en tant que vice-bâtonnière, je m’attacherai à être présente à la maison de l’avocat, m’occupant de la gestion du quotidien et resserrant les liens avec les magistrats ou d’autres professionnels du droit, comme les notaires.

Me J.-Y. B. : C’est un peu schématique, mais Sylvia sera sur l’intérieur et moi sur l’extérieur. L’un des volets importants sera de travailler sur la formation des jeunes avocats, de renouer du lien avec l’École des avocats de Rhône-Alpes et avec la faculté de droit de Grenoble. Un autre axe sera de travailler sur le sillon alpin, car cela a un sens économique, mais aussi judiciaire. Se dessinera probablement en 2022-2023 une nouvelle carte judiciaire. Notre région Auvergne-Rhône-Alpes comporte cinq cours d’appel. Cela ne pourra pas rester ainsi. Nous avons intérêt à travailler ensemble pour présenter un projet cohérent autour de la place des avocats sur le territoire. Pour cela, il faut discuter ensemble : le Barreau de Grenoble doit réintégrer ces lieux d’échanges que sont la conférence des Barreaux Rhône-Alpes ou la conférence des bâtonniers, à Paris. Faire rayonner notre Barreau à l’international est aussi important pour éviter

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rédigé par Caroline Fouché